SMUF // Kumari la déesse vivante !

En faisant des recherches pour la Saturday Make Up Fever sur le thème du maquillage ethnique, je ne savais pas trop vers quoi aller, ni ne comprenais vraiment ce qu’il fallait représenter. J’ai voulu me tourner vers l’Inde ou plus précisément vers les déesses comme Indra ou Shiva. Je ne suis pas ce qu’on peut appeler croyante mais j’avoue avoir toujours été attiré par le bouddhisme et j’aime mener ma vie en suivant plusieurs de ses préceptes.

De lien en lien, je suis tombée sur l’image d’une petite fille que j’ai trouvé magnifique et c’est comme ça que j’ai découvert l’histoire des Kumaris (vierges en Népalais). Du coup, je suis certainement hors sujet mais je ne pouvais pas, ne pas vous en parler tellement j’ai été touchée. J’ai lu beaucoup de récits depuis une semaine et je ne peux être qu’émue devant le destin souvent tragique qui les attend.
Les kumaris sont des déesses vivantes et représentent l’incarnation de Durga dit l’inaccessible. La légende raconte que le roi Jayaprakash Malla avait pris l’habitude de jouer le soir aux dés avec Taleju (le nom Népalais de Durga) à la condition qu’il ne tente jamais de la séduire, ce qu’il ne fit pas. Furieuse, elle lui retira sa protection. Mais comme toutes les légendes, elle possède de multiples variantes.
La Kumari est choisie par des prêtres bouddhistes dès qu’elle perd sa première dent de lait, selon 32 critères strictes comme sa voix, la forme de ses yeux, son horoscope qui doit être favorable au monarque régnant. Elle est alors élevée comme une reine dans un temple où depuis peu elle a accès à l’éducation. Mais elle ne doit jamais fouler le sol dit impur et rester impassible car le moindre de ses gestes est considéré comme un présage.
Au premier sang versé elle est destituée, souvent à l’adolescence lors des première règles et doit retourner à la vie normale.
Et c’est là où ça se complique car elles passent du statut de déesse à rien, elles n’ont pas eu d’enfance, ne sont pas non plus adulte et ne deviendront surement jamais femme car il est dit que celui qui se marie à une Kumari meurt dans l’année. On dit que certaines se sont suicidées…
J’ai vraiment été bouleversée par l’histoire de ces petites filles, déesses malgré elles.

Physiquement, elles portent du rouge symbole des dieux, un lourd trait de khôl sous les yeux pour les protéger des démons et au front le troisième œil.
On est d’accord, je suis loin d’avoir leur joli visage poupin, je ressemble plus à une courtisane qu’à un symbole de pure innocence et je manquais de matériel pour faire quelque chose de plus fin. Mais je suis quand même heureuse si vous avez lu l’article et que vous aussi avez été touché.

Les photos sont volontairement très retouchées sur la luminosité pour bien contraster avec le rouge et le noir.

ps : Oui le rouge sur le front a eu un problème en faisant mumuse avec mon voile :p