Handicap, je te dis merde !

Ca fait longtemps que je veux écrire sur le sujet. Pour être honnête, ça faisait partie d’une de mes priorités à la création du blog. Parler du handicap et de la beauté mais je ne m’en suis pas sentie le courage. Je ne me suis pas sentie capable d’employer les bons mots, ceux qui pourraient atteindre sans susciter de réactions étranges. Alors j’ai rangé cette idée dans un coin de ma tête en attendant le jour où je pourrais vous parler de ça. Et ce jour, n’est pas encore arrivé… Aujourd’hui, j’ai besoin d’écrire, juste pour évacuer ma frustration.

Je n’écris pas pour qu’on me prenne en pitié, pauvre petite chose handicapée que je suis. Je n’écris même pas pour avoir des réactions ou encore pour être lue. J’écris pour me soulager. Je sais que j’ai de la chance, je sais que je n’ai pas à me plaindre, après tout moi j’y vois, c’est pas le cas de tout le monde ! Mais certains jours, je craque – Je baisse les bras et j’en ai ras le bol de ne pas être comme tout le monde.
Certains jours mon mantra se brise, je l’oublie et toutes les choses positives qui me poussent à aller de l’avant n’existent plus.
J’en ai marre de ne pas pouvoir porter mes lentilles deux heures sans souffrir – Marre de ne rien y voir avec – Marre de ne pas pouvoir mettre mes lunettes dans la rue – Marre d’avoir ces choses sur le nez, si lourdes, si moches –  Marre d’avoir des cernes si voyant qu’un panda serait jaloux – Marre de parcourir tous les opticiens du monde pour trouver une simple monture compatible avec mes verres – Bref, j’en ai marre tout court de ne pas être comme les autres.

Je demande pas grand chose, je veux pas 10/10, je veux juste porter des lunettes normales, perdre quelques dioptries, même 3 ou 4, c’est rien. Alors pourquoi la science ne progresse t-elle pas juste un peu ? Pourquoi ce sentiment d’injustice ? J’ai la haine juste en pensant à Ciba Vision qui a stoppé la production de mes lentilles parce qu’elles n’étaient pas assez rentables pour eux. Trop peu de cas dans le monde pour s’en soucier…

Alors, j’écris ce texte sans queue ni tête, sur le coup de la colère, demain il ne sera peut-être plus là et je me trouverais très probablement ridicule d’avoir étalé autant de conneries. Mais là, maintenant, tout de suite, je m’en fiche bien pas mal, parce que bon sang que ça fait du bien !

Handicap, sache que je te dis merde !